2.7.17

deuxième défi

2 juillet

Défi d'écriture numéro 2



Bravo aux audacieux qui ont écrit hier !

Vous le connaissez : mais si il a vécu à Rome !



 Il est coquin et facétieux. Il a joué des tours ....et les a racontés dans ses Mémoires !

Racontez nous une de ces facéties !

C'est le jour des bêtises ! Lâchez-vous !




Les plumes

10 commentaires:

  1. Des bêtises oui comme tous les enfants. Surtout en Bretagne c'était facile on était plus libre à Combourg. Nous avons appris à viser juste en tirant à la fronde sur la pyramide d'œuf ses destinée à l'omelette du repas. Enfin il a fallu courir vite pour éviter la correction et piocher dans nos réserves de petits gâteaux pour nous faire oublier. Nous avions aussi trouver le truc pour nous faire quelques sous. Nous plongions pour récupérer les pièces lancées de haut dans la piscine d'eau de mer. Nos oncles attires par l'attroupement voulurent en voir la cause. Ils eurent la surprise de nous voir plonger comme c'est l'usage dans certaines colonies pour ramasser les perles ! Nous fûmes sermonnes jurèrent de ne pas recommencer. Nous ne respectèrent pas notre serment et les oncles prirent d'autres trajets pour éviter d'être confrontés au spectacle qui les avait fit tant rire. La mer était notre domaine. Personne n'a jamais compris comment nous avions appris à nager mais cela nous donnait un avantage certain sur toute la maisonnée et une grande liberté. Odile

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  2. Una poverina en jupon m'a demandé l'aumône après un vieux Romain qui se mourait de faim. Je les ai invités à ma table, dans une trattoria qui n'en était pas une. Dans une rue détournée, sombre, point d'enseigne ni de terrasse, juste deux chaises, de chaque côté de la porte, indiquaient qu'ici on pouvait manger. On pouvait même y apporter son déjeuner. J'ai commandé trois plats du jour, côtelette de veau et haricots verts en vinaigrette, avec un pichet de vin blanc frais. Il faisait si chaud ! Autour de nous, on s'affairait, qui sur une salade de tomates bien rouges, qui sur une assiette de spaghetti dégoulinants de sauce tomate fraîche. Et devant nous, une dame en âge terminait tranquillement son repas: elle coupait une pêche juteuse en quartiers, qu'elle glissait dans son verre de bianco frizzantino et touillait le tout vigoureusement avant de déguster. C'était léger, aérien, rose tendre et transparence de verre. Une fête ! C'était si appétissant que j'eus envie d'essayer. Les mains collantes du jus des fruits et la bouche explosée de bulles, nous avons partagé ce dessert simple et franc, et nous avons ri comme jamais de ma vie je n'avais ri, dans la belle lumière de Rome.
    Regina

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  3. Rome outrée
    Ce François-René , il est infernal ! et faux-jeton en plus ! Abuser de sa fonction d’ambassadeur à Rome et de son dîner chez la comtesse, la cousine de…pour lui faire une plaisanterie pareille. Pourvu qu’elle ne le soupçonne pas où qu’elle croit que c’est un accident, que la porte était mal fermée !
    Imagine la comtesse Beatrix, amoureuse de sa chatte Enrichetta , une des plus belles lignées de chattes persanes d’Europe. elle l’a faite venir d’Angleterre, ses chatons sont réservés des années à l’avance autant par ses ennemis que par ses courtisans. Et bien, François René, se rendant aux commodités , voyant dans le jardin sur lequel la fenêtre était ouverte, un gros matou romain balafré et promenant avec arrogance son unique oreille à l’affût des miaulements d’Enrichetta enfermée qui avait ses périodes et pour qui la comtesse Beatrix avait commandé un des plus beaux reproducteurs du pays, François René donc, a entrouvert la porte de la chambre de la chatte, de sorte qu’Enrichetta s’est glissée dans le jardin. Mon Dieu, quand la comtesse verra ses chatons, elle sera la risée de Tout Rome. Il faisait déjà ça, enfant, il n’a pas raconté ces facéties-là dans ses Mémoires, heureusement, cela aurait été une signature et un véritable conflit diplomatique. Mon Dieu, ces Français !
    Martine

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    1. Une jolie bêtise avec le charme de jadis et l'humour fin de l'époque ! Merci Martine, très réussi !

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  4. Ma chère Maman
    Nous sommes à Rome et nous enchaînons les visites de musées, tous plus riches les uns que les autres des témoignages du passé. Mais certains bâtiments sont eux-mêmes des vestiges et la propreté y laissent quelques fois à désirer.
    Alors que nous déambulions de salle en salle dans le musée de V… , je remarquai la présence d’un cafard immobile que je crus mort dans les premiers instants. Il faisait au moins six centimètres de long et était d’un noir profond. Mais en regardant de plus près, ses antennes dressées frémissaient doucement dans une attitude d’écoute attentive des dissertations de notre guide. Je fus troublé. Et ennuyé, voulant éviter à tout prix à ma Dulcinée l’effroi qu’inspirent généralement ces insectes aux dames.
    Vous ai-je dit à quel pont Méli est belle ? Vous ai-je seulement dit qu’elle s’appelait Méli ? Je l’ai appris dans la file d’attente du restaurant du bateau, de la bouche bénie de son amie que je suivais. Depuis notre rencontre tumultueuse sur le pont, je n’ai pas encore trouvé l’occasion de déclarer mon amour. Mais mon estomac se noue dès que je la croise, je suis certain qu’elle est la femme de ma vie.
    Je me mis en chasse. Discrètement je m’approchai du cafard pour l’écraser en douceur. Ma chaussure soulevée à quelques centimètres du sol manqua de peu la bête immonde, entraînée par le mouvement collectif de mon groupe vers un nouveau tableau. Je tentai alors de l’attirer à moi et sortis de ma poche les restes d’un biscuit secrètement dérobé au café bar du paquebot. Méli, que je ne lâchai pas d’une semelle, sentit ma manœuvre. Troublée de voir le gentleman que je suis, éparpiller de la nourriture tout autour de nous et ignorante du fait que je faisais tout cela pour elle, elle me foudroya du regard comme à notre première rencontre. Inutile douleur que je m’imposais car mon cafard ne se laissa pas prendre au piège. Je choisis alors de me confondre avec les statues alentour, espérant que la bête en mal d’érudition viendrait m’observer de plus près. Inconsciemment cependant, je singeai Chateaubriand qui trônait tel un dieu de marbre, seul dans la salle. Avant que je ne sache si mon stratagème fonctionnait, je vis dans les yeux de Méli tout le dédain dont elle était capable. Effrayé, je reculai d’un pas et écrasai mon cafard à moitié. Le jus qui en sortit éclaboussa le bas de la longue robe de ma Dulcinée qui poussa un cri de dégoût. Désespéré, je levai mon regard pour éviter de croiser une nouvelle fois le sien. Et je vous assure, ma chère Maman, qu’à cet instant précis, je vis dans les yeux de François-Réné de Chateaubriand l'éclat du rire. D'outre-tombe, il s'amusait de mes péripéties !
    Le cœur lourd de honte, je vous embrasse tendrement.
    Votre Etienne.

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    1. une bêtise ! et sous le nez de Chateaubriand très bien trouvé et quelle bonne idée de nous donner des suites à chaque fois ! merci

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  5. FRANCOIS-RENE A ROME
    Enfin, c’est fait ! Me voici finalement ambassadeur à Rome ! Ce n’est pas trop tôt, il a fallu attendre vingt-cinq ans et la Restauration pour revenir dans la Ville Eternelle, objet de tous mes fantasmes ! Et dans un rang digne de mes hautes qualités et de mon talent (ne vous en déplaise, tout le monde sait que la modestie n’est pas ma qualité première !)Justice est faite ! Quelle revanche après les humiliations que j’ai eues à subir en 1803 lors de mon premier séjour comme jeune secrétaire, lorsque mon supérieur hiérarchique, l’horrible Cardinal Fesch, oncle du Premier Consul Bonaparte, m’ relégué par jalousie à des tâches de commis de sous-préfecture, sous les combles du Palais Lancelotti, où par une chaleur torride j’ai dû subir l’assaut d’une horde de puces qui couvraient systématiquement mon pantalon blanc ! A tel point que certaines étaient devenues des présences familières et je leur avais même attribué un prénom, Francesca, Concetta…Heureusement, au-delà de la cour, je voyais par la fenêtre d’accortes blanchisseuses qui me faisaient de grands signes de la main, et je pouvais rêver à d’improbables aventures qui n’ont jamais, hélàs, vu le jour.
    Et me voici à présent installé comme ambassadeur au Palais Simonetti et menant grand train, mes ricevimenti sont les plus courus de la ville, une vraie débauche de beauté, de diamants, de fleurs et de plumes, de musique, le Tout-Rome se presse dans mes salons….mais souvent je me demande : à quoi bon ? A quoi riment ce faste, cette perte de temps, cette frénésie de plaisirs ? La nostalgie me prend, je ne peux m’empêcher de penser à la poésie antique qui place la mort à côté des plaisirs. Vanitas vanitatum…Et je ressens alors l’irrépressible besoin d’aller rafraîchir mon front à la place solitaire de Saint-Pierre ou au Colisée désert .
    D’ailleurs, depuis mon retour à Rome, le souvenir de ma « pauvre hirondelle » Pauline de Beaumont et de sa triste fin ici-même me hantent. Je suis allé place d’Espagne, la petite maison qu’elle y occupait n’existe plus. Et il m’a fallu plus d’un mois avant d’avoir le courage d’aller sur sa tombe, le monument de marbre blanc que j’avais fait ériger à sa mémoire dans une chapelle de Saint-Louis-des- Français. Ce moment m’a fait prendre conscience de la relativité de toutes choses : « poussière, tu n’es que poussière et tu retourneras en poussière… » Mais en ressortant, sous le soleil romain, malgré mes vieux os, je reprends espoir et je sens que tout est encore possible…. Yvonne

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